Grandir

Bonsoir à vous tous!


Gros moment de solitude pour moi, sûrement que vous vous ficherez comme de l'an 2000 de ce que je vais dire mais voilà: je suis en train de vous écrire (puis aussi de m'écrire à moi-même un peu, je dois l'avouer) alors que j'ai passé les cinq dernières heures à travailler. Là c'est le moment où vous vous demandez pourquoi je dis ça. La réponse est simple; y'a un an, je n'aurais jamais pris le temps de vous écrire quoi que ce soit après avoir passé des heures entières à travailler. Je crois que le fait même de travailler me motive à ne plus jamais arrêter. En réalité, il y a un an, j'aurais sûrement crié de désespoir en jetant à moitié mon ordinateur par la fenêtre après avoir dépensé autant d'énergie à préparer un oral. Bon, je vous avoue que ça a failli arriver tout à l'heure, mais ça reste entre nous... 
Pourtant, je reste sereine et j'écris. Mes études m'ont parfois dégoûtée, surtout l'année dernière comme vous le savez si vous me lisez depuis un moment (genre la fille trop reconnue sur la blogosphère, je vais péter l'élastique de mes chaussettes de Noël). En une semaine, j'ai l'impression d'avoir travaillé l'équivalent de toute ma première année de Lettres Modernes. D'un côté, je trouve ça complètement fou, et de l'autre je me dis que c'est insensé et totalement effrayant. Si ce n'est pas clairement un signe que j'étais mal dans cette filière l'an dernier, je ne sais pas ce que c'est. Puis au final, je suis restée par dépit, parce que je ne savais pas où le vent me soufflerait dans le fond. Me voilà donc, en deuxième année. Et vous savez quoi? Je travaille. Il est dans ma nature de ne pas ouvrir tous les soirs mes cahiers et de ne pas cravacher comme une dingue, comme si ma vie en dépendait, mais je suis plus investie et ouverte à ces études désormais. Je crois que je me trouve petit-à-petit, grâce à moi mais aussi grâce aux autres. Les personnes que j'ai rencontré depuis Septembre me poussent dans la bonne direction. Je ne suis pas influençable à ce point, mais si je fréquente des personnes qui se foutent de bosser, je n'ai pas la force de me donner au travail. Ça me démotive parce que les gens que je connais n'ont pas envie de travailler non plus. Il faut dire que l'année dernière a été assez nocive pour moi aussi, donc ça n'a pas joué en la faveur de ma pleine réussite. Ceci dit, cette année j'ai appris à aimer ce que je n'aurais pas toléré l'an dernier. J'ai accepté le fait qu'il y aurait toujours des choses qui me déplairaient dans chaque domaine ou événement qui m'apporterait du positif. Ce n'est pas une fatalité, ni même partir dans un état d'esprit défaitiste. Je suis intimement persuadée que dans chaque chose, il y a une part de bon et une part de mauvais. Il faut juste apprendre à composer avec les deux afin d'éviter les surprises un brin déplaisantes. La roue tourne, comme les quatre saisons s'alternent, il en va de même pour la santé, le moral. Nous vivons une vie cyclique, il ne faut seulement pas trop y penser. Même si le cycle est infini, il sera agrémenté d'éléments nouveaux tous les jours, c'est aussi ce qui fait de la vie une expérience extraordinaire. Je m'étonne même, là tout de suite, je suis en train de positiver. Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une râleuse invétérée et que je trouve toujours le moyen de critiquer ma situation parce que, tu comprends, 'il fait pas beau!', 'y'avait plus de jambon beurre!', 'il fait froid', 'putain je suis crevée', 'non mais laisse moi j'en ai marre', 'j'ai perdu mon surligneur', 'je perds mon froc', 'j'ai plus de chewing gums', 'j'ai mal à la tête'. Enfin bref, je passe les 95% de ma vie à me plaindre. Pourtant je suis heureuse, c'est totalement paradoxal mais ça fait partie de moi. Me tourner en autodérision fait partie des 5% restants de ma vie, qui vise à déconner. 
Tout ce paragraphe énorme pour vous dire quoi? Je suis en train de sourire alors que je suis crevée, même après le week-end, parce que celui-ci a été riche en émotions. Rien de spécial, juste les aléas de la vie. Comme toujours. Je suis en train de sourire tout en tapant frénétiquement sur mon clavier, et c'est complètement con mais je trouve ça beau parce que l'année dernière j'aurais tiré la gueule en fait. Le thème de l'évolution est récurrent sur mon blog, il me tient à cœur parce que je suis lucide sur le monde qui m'entoure, du moins j'essaye de l'être au maximum. Je parle beaucoup mais j'aime également tout analyser. Je suis très observatrice et j'ai bonne mémoire. C'est pour ça que je ressens ce besoin constant de parler de changement. Mais aujourd'hui ce n'est pas tellement ce terme que j'aimerai employer mais plutôt le verbe 'grandir'. 
Aujourd'hui, j'ai l'impression que j'ai grandi, j'en ai pris conscience. Je ne sais comment c'est arrivé, je sais que la croissance est infinie (pas la croissance physique bien évidemment), je n'aurais jamais fini de grandir et d'en apprendre un peu plus tous les jours. Et j'adore cette idée. J'ai déjà l'impression d'avoir grandi trop vite, parfois je ne me sentais pas à ma place avec des gens de mon âge au collège ou au lycée par exemple. La donne a un peu changé mais pas totalement, je me demande encore de temps à autre ce que je fous là quand je suis perdue au milieu du brouhaha des étudiants. Je ne sais pas si c'est une croissance différente mais je dirais qu'il y a pourtant quelque chose de différent sans tout à fait réussir à mettre un mot dessus. J'aspire seulement à rester chez moi parfois et à dormir, certains soirs ça me fait largement plaisir de sortir avec mes amis en ville mais d'autres j'aimerai restée cloîtrée à vie chez moi avec du chocolat et une couverture bien chaude. C'est dans le second cas de figure que je me demande si j'ai vraiment dix-neuf ans. Je n'ai pas le désir de vivre comme une ermite, sans abuser, mais parfois je n'ai plus envie de bouger. Ou alors tout l'inverse, lorsque je dois aller à la fac je me mets à vouloir explorer le Monde, peut-être pour fuir les études un peu ah ah... L'année dernière, ayant perdu le goût de tout, je ne faisais pas grand chose. Bon, je le concède, raconté ainsi depuis le début, on dirait que j'étais en thérapie mais non. J'étais seulement un peu désorientée, j'avais du mal à "m'y faire" comme on dit plus couramment. Cette année, je passe ma vie dehors même si j'aime encore le confort de mon petit studio étudiant qui me fera beaucoup rire dans quelques années... Je n'ai pas hâte de grandir mais je crois que je suis déjà un peu en train de devenir adulte. Je commence à savoir quel sens je veux donner à mon avenir, et je m'y projette. C'est quelque chose qui m'aurait paru insensé l'année dernière alors que j'étais totalement larguée en train de me demander ce que je fichais au milieu de tout ce bordel
Maintenant, j'ai remis pas mal d'ordre et je crois que le résultat final me plaît beaucoup. Grandir, c'est aussi se remettre en question et ça m'arrive plus fréquemment, bien que j'essaye d'agir comme je crois qu'il est bon de le faire, personne ne détient la vérité absolue. Alors parfois je me plante, je fais des erreurs, mais on a toute une vie pour apprendre. Je crois que nous devrions arrêter de nous flageller pour chaque connerie qu'on fait (remets toi en question si t'as commis un truc assez grave quand même), même selon la gravité qu'elle peut avoir dans votre esprit. Parfois, on a tendance à croire que tout ce qu'on peut faire est horrible et qu'on est que des cons. Mais la vérité, c'est qu'on se rabaisse parce qu'on nous a appris à le faire. Généralement, on n'arrive jamais à faire assez bien les choses. C'est pour ça qu'on a crée le major de la promo, l'employé du mois ou encore le gagnant d'un concours. La compétition est omniprésente dans la vie, comme si , quand on perdait, notre vie n'avait plus aucun sens et qu'on valait moins que le voisin. Sauf que c'est faux. On vaut tous beaucoup, et c'est parce qu'on est différents qu'on ne peut se comparer à personne. Chaque personne est géniale à son propre niveau. Arrêtez de vous mesurer à autrui. 

Bisous
Marion.

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A propos

Marion, 23 ans de questions, de conneries, je suis une encyclopédie de la bizarrerie parfois.
J'aime les lettres mais pas trop Balzac désolée, la photo et les gens (surtout quand ils savent se tenir). Je tiens ce blog pour partager avant tout ce qui se passe dans ma tête et mes quelques clichés.

Bonne visite sur ce joyeux bordel (oui je suis un peu grossière).

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