Aujourd'hui je viens vous écrire comme on écrit un mot d'amour. Enfin je ne sais pas si c'est très clair, mais j'avais très envie d'écrire. Je réalise que j'ai beaucoup changé en si peu de temps, je n'ai fait que changer au fur-et-à-mesure, je ne dis pas que je l'ai fait en bien ou en mal, peu importe puisque le changement peut-être un choix comme il peut s'imposer à nous et que nous devions rester les bras ballants.

Le changement pour moi c'est un changement d'environnement, un changement de cadre, un changement d'attitude, une évolution dans le sens positif de la chose et non pas le grand plongeon dans l'obscurité. Parfois ceux-ci s'imposent à nous comme on peut nous les imposer. En définitive, si on croit en une bonne étoile ou quelque chose de ce type là, on pourrait croire qu'il n'amène que du bon. Peut-être que pendant un temps il écorche, il blesse, il salit ou il nous met à terre mais justement on ne peut que mieux s'en relever. 

Le changement de saison, le changement d'heure, le changement de nos vies. Pour toujours et à jamais il viendra chambouler toute notre organisation. Pour ma part, il s'est manifesté par un changement familial il y a des années maintenant dont j'ai eu beaucoup de mal à me remettre. Et pourtant, il n'a pas apporté que du malheur, même si sur le coup il m'a bousculée au plus profond de mon être. Toute fragile que ce changement - plus qu'important - m'a rendue, je n'en ressors que plus forte aujourd'hui. Il m'a permis de grandir et de m'épanouir, et de savoir que rien n'est jamais acquis, et qu'il faut bien souvent pardonner même si ça met des années. Tout le monde a le droit à une seconde chance, plus que jamais. Toutes fébriles que les choses puissent être, la vie n'en reste pas moins une bulle de bonheur qu'il faut savourer. Je ne dis pas là qu'il faut ignorer toute la misère du Monde (et nous savons combien elle est grande malheureusement), mais il faut savoir profiter de ce que l'on a avant qu'un changement soudain, bref et brutal emporte tout sur son passage  pour bousculer notre organisation. 

Après ce passage familial compliqué, le plus grand changement de ma vie (faisons un bond dans le temps puisque nous y sommes), c'est mon passage d'un chez nous à un chez moi. Bien sûr, le départ pour la fac pourrait faire rêver n'importe quel adolescent un peu persécuté par ses parents (qu'il aime malgré tout tendrement). Les études supérieures quand on est au lycée, c'est un peu une image idéale que l'on s'en fait, un échappatoire qui nous permettrait de connaître la vie par nous-même, de nous gérer enfin et de prouver que l'on peut s'en sortir. C'est exactement ce que je pensais quand j'ai quitté ma mère pour mon appartement. D'un côté, je suis plutôt heureuse de pouvoir prendre mon envol pour le moment, mais d'un autre la vie en famille me manque cruellement. Ce changement là est pourtant bénéfique, en peu de temps il m'a fait grandir, je ne dis pas que j'ai mûri vitesse grand V ou que j'ai changé du tout au tout, mais il s'est passé quelque chose. Ce même quelque chose m'a fait prendre conscience combien il était important de prendre du temps pour sa famille même si 'c'est compliqué' ou que l'on n'est pas toujours capable de s'entendre tous les jours.  Pour le peu que j'ai vécu seule pour le moment, je trouve que je ne m'en suis pas si mal sortie malgré des passages à vide (vivre seul, ça s'apprend). Je peux dire maintenant que je suis fière de moi, et je commence à savoir ce que je veux dans ma vie et ce que je ne veux plus. Je fais mes choix, je me fixe des objectifs et j'aime à espérer qu'un jour ils se réaliseront pourvu que je ne sois pas trop ambitieuse. Je n'ai pas encore atteint l'âge de raison et ne compte pas être encore trop raisonnable pour âge, il faut que je profite un tout petit peu avant de cette vie qu'on m'offre.

Plus que jamais, nous ne devons pas avoir honte de changer et peur de ce qui peut changer.