Marion, un an après.

Nouvelle année, nouvelle période. S'il n'y a qu'un chiffre qui change au bout des trois autres, beaucoup pensent que c'est de nouveaux horizons qui s'ouvrent à eux. Je fais partie de ceux-là, ce qui vient se rajouter à ma nature superstitieuse (je mets ça dans le même panier). Je pense qu'au niveau de mon développement personnel, 2016 a été une année charnière en ce qu'elle m'a énormément fait grandir à cause des épreuves que j'ai traversées. Le chemin que les gens ont accompli ne se lit pas sur leurs visages vous savez. Parfois on juge sans trop savoir que la partie la plus intéressante de l'iceberg est bel et bien celle qui est immergée quelques mètres plus bas. 
J'essaie de tirer du positif de ce qui fut une année mouvementée de ma vie. Je n'ai pas fini d'être confrontée à tous genres de situations. Mais je pense que 2016 restera celle qui m'a beaucoup fait grandir, réfléchir sur moi. C'a été une remise en question permanente de ce que je pensais acquis, et le déséquilibre a peuplé ma vie en définitive. J'ai appris que la confiance était quelque chose qu'il fallait donner avec parcimonie sans non plus trop se braquer, j'ai appris que les gens pouvaient être capables de nous chambouler autant dans le bon que dans le mauvais sens du terme, j'ai appris que les personnes que vous rencontrez sont des expériences, ils vous apportent un élément puis s'en vont. J'ai également appris, outre ces gens-ci, que j'avais des amis pour la vie avec qui j'ai traversé beaucoup. Ceux que le temps n'effacera peu importe à quelle distance nous nous trouvons. J'ai appris que mes amis, mes vrais amis, pouvaient supporter mes côtés horribles en parallèle à mes rires et à ma bonne humeur. Parce qu'un ami n'est pas là que dans les moments de festin, de débandade et de partage. Un ami, c'est aussi celui qui peut te faire remonter la pente, celui qui te regarde d'un air bienveillant en pensant à ton bonheur, un ami c'est un membre de la seconde famille, une famille abstraite. Un ami, c'est les bras dans lesquels tu sautes lorsque tu ne l'as pas vu depuis longtemps, même si t'es pas très tactile. Un ami, c'est celui qui te raconte ses joies, ses histoires de cul, ses peines et ses problèmes familiaux. Un ami, c'est celui qui peut te dire et à qui tu peux tout dire sans jamais qu'aucun jugement n'émerge ni aucune compétition. Ton vrai ami est celui qui est capable de te rassurer. Si au terme de la conversation, tu te retrouves plus mal qu'auparavant, c'est probablement un faux ami. Ou alors qu'il a juste refusé ton invitation à venir manger du gras dehors. Ça aussi, c'est plausible.
Et avant tout, ce qui est ancré dans mon fonctionnement: une amitié, c'est un peu comme la grande Muraille de Chine, ça ne se construit pas en un mois. Je sais que je plutôt avenante et j'arrive assez facilement à me confier à quelqu'un même si je sélectionne ce que je veux dire. Mais je sais aussi que certaines personnes ont besoin de temps. Ne forcez jamais un individu à vous conter une histoire qui est encore indicible pour lui à ce moment-là. La notion de confiance se perd peu à peu j'ai l'impression, en tout cas c'est comme ça que je l'ai expérimenté pour ma part. Alors c'est normal qu'une personne ne soit pas encore partante pour se confier parfois. C'est une relation qui se construit, et ce n'est pas en violant ses codes que vous allez réussir à comprendre cette personne. En lui laissant de l'espace, elle arrivera à comprendre que vous la respectez et ne la pressez pas. Croyez-moi. Il faut faire entendre que vous êtes présent si cela ne va pas, mais sans jamais contraindre qui que ce soit à vous raconter ce dont il n'a pas envie.
J'ai aussi appris que la famille est un cocon familial rassurant, et on dit souvent qu'on choisit ses amis et non sa famille. C'est un dicton qui s'applique de manière propice à la vie. Mais j'ai aussi appris qu'il faut choisir ses amis pour palier parfois aux manques de sa famille. Les individus sont parfois très durs entre eux. Parfois on semble faire peu pour certains et pourtant on donne tout en réalité. Toutes les occasions sont bonnes pour se tacler encore une fois, c'est un peu à celui qui donnera la meilleure image de lui. Je parle de ma famille en ce cas-ci, sans jamais citer personne mais je pense profondément ce que j'écris. A une heure où il faudrait peut-être se préparer psychologiquement à dire adieu, on préfère s'attaquer mesquinement. Mais la roue tourne, il ne faut jamais l'oublier. Je ne généralise pas en disant cela, j'ai une situation particulière en tête et des dires assez violents à mon sens qui résonnent dans mon esprit. Je ne parle pas de toute ma famille évidemment et du cadre qui m'est le plus proche. Ma mère, mon père, ma soeur et leurs conjoints respectifs forment ma famille proche, la plus proche de moi en tout cas, celle que je vois au quotidien quand je le peux. J'ai appris en cette fin d'année que les erreurs sont un lot commun et qu'il est possible des années après de s'en vouloir pour les agissements qu'on a eu auparavant. J'ai appris qu'il est possible de rebondir sur ses erreurs et de rectifier le tir bien des années après. J'ai appris que rien n'était perdu et qu'on finit toujours par pardonner, surtout en grandissant. J'ai bien compris qu'on a qu'une seule famille et que c'est aujourd'hui le temps d'en profiter et de leur faire comprendre qu'on est là, même quand ça va pas. Même si on n'appelle pas souvent, même si on n'envoie pas de messages. Il y a quand même un esprit qui tourne et qui se charge de penser à vous, sans signe de communication apparent. Mais je travaille sur moi. 
Enfin, j'ai appris que j'étais encore en pleine évolution et que la meilleure version de moi-même n'existait pas. Je me suis énormément mise la pression, j'ai beaucoup changé, en bonne et moins bonne version de ce que je suis. J'ai mis toute mon énergie dans mon premier semestre de Licence 3, ce qui ne m'était absolument jamais arrivé. J'ai expérimenté les recherches, les emprunts à la bibliothèque pour le travail, des travaux parfois de longue haleine. Le changement a été considérablement marquant. Je suis fière d'avoir autant octroyé de temps et de minutie dans ce que j'ai accompli. Sur ce plan en tout cas, je ne suis pas la pire version de mon moi de 2016. 
La confiance que j'ai en les autres s'amenuise petit-à-petit. Mes amis proches sont exclus de cette spirale puisqu'ils ont, selon moi, fait leur preuves donc je les crois les yeux fermés (sauf certains petits malins qui, je sais, ont un penchant pour le vice). Je parle surtout des nouvelles personnes que je peux rencontrer. Je remets beaucoup en doute la parole de ceux que je connais peu et je sais que parfois je devrais juste me laisser porter. Mais c'est difficile quand on a été blessé et trahi de refaire à nouveau confiance. C'est un processus lent et douloureux psychologiquement parce qu'on sait qu'à tout moment, on est capable de sombrer à nouveau. Si cela venait à arriver, le problème c'est que c'est à moi que j'en voudrais, pas à l'autre. Parce qu'on m'a déjà eu plusieurs fois, et je commence à comprendre comment les putes de la vie fonctionnent (oui oui, c'est comme ça que je les appelle dans le jargon). En ayant eu l'expérience des relations toxiques, je sais ce qui me convient ou ne me convient pas. Il n'y a pas de modèle normatif des gens qui peuvent vous correspondre, seulement certaines caractéristiques chez les gens doivent vous alarmer. Certains défauts sont universels et si vous les constatez chez quelqu'un, il vous faudra fuir. Bref. Je disais que je m'en voudrais à moi-même si je venais à sombrer à cause d'une personne de ce type puisque j'y a déjà été confrontée et je sais comment marchent ces individus-là. D'où le fait que je sois devenue quelqu'un d'extrêmement méfiant. Mais parfois, il faut apprendre à faire confiance quand on sent que notre instinct semble nous dicter que cette fois, ça sera différent. 

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Je vous embrasse et vous souhaite, avec un peu de retard, typique de qui je suis, une merveilleuse année 2017! (ne vous trompez pas sur vos copies d'examen)
Marion

PS: cette année, et celles d'après, rien à foutre de la bien-pensance.
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