Qui je suis

 

Ce soir, complétement déracinée, cette question m'est apparue telle une image dans ma tête, avec cette envie d'écrire initialement. J'ai ouvert la plateforme, écrit le titre de l'article et d'un coup... Plus rien. Je crois qu'on mesure à peine la difficulté qu'on peut avoir à essayer de se décrire. Qu'on s'aime ou qu'on s'aime un peu moins, la description physique est assez simple, du moins quand on sait se la confier. 

Je pourrais vous dire que je suis cette nana quand même assez grande, brune - même si le coiffeur m'a dit que j'étais blond foncé je suis pas pro -, j'ai les yeux marrons, je suis tatouée, je dirais toujours non sans rire que j'ai bien mangé à la cantine parce que je ne serai jamais cette fille skinny peu importe ce que je mange. Tu sais t'as des femmes qui ont le teint doré, rosé naturellement. Moi je sais pas, il est un peu olive. Après pareil, j'ai jamais bossé chez Sephora mais je sais pas si je leur ferai confiance pour diagnostiquer mon couleur de peau et ses sous tons au final. Bref, là t'as compris qu'au final on n'en avait pas grand chose à cirer dans le fond. En t'ayant dit tout ça, est-ce que ça t'a vraiment aidé à savoir qui je suis ? Absolument pas. La seule manière de le savoir au final, c'est le trait d'humour sous jacent que tu vois dans ma manière de rédiger, pas le reste. 

Oui, je sais. Non, je ne vais pas vous dire une millième fois que l'habit ne fait pas le moine , si vous êtes un minimum sain d'esprit, vous avez fini par l'intégrer. 

Et je pense que l'importance d'un individu elle est vraiment là, finalement, une fois qu'on a compris que le physique n'était pas tout. Il importe dans la relation amoureuse en définitive, ceux qui nient seraient d'une extrême mauvaise foi. Dans ce sac-là, j'y mets l'apparence, le charisme qui émane finalement de la personnalité de la personne. Tout ce qu'on pourrait qualifier de futile, mais qui compte beaucoup dans notre société, quoi qu'on en dise. Je ne pense pas que ça soit grave de l'admettre. Nous sommes dans une société d'apparences, la première chose que l'on peut voir de nous, ce sont nos caractéristiques physiques. Alors oui, la première impression part bien souvent de là. Je vous vois hausser un sourcil en signe de réprobation. Attendez la suite.

Bon ce fameux physique, la manière de se vêtir, de parler, bref tout cet attirail invisible sans la présence sur le terrain, est indéniablement quelque chose à prendre en compte quand on veut draguer on a compris. Mais finalement, on va rester sur un truc basique : qui a envie de se maquer avec une personne qu'on verra comme une plante verte, un individu qui passe tout le date à ne parler que de lui ou de sa mère, qui n'accroche que les yeux en définitive ? Je suis pas sûre d'avoir convaincu grand monde avec cette description, après rassurez-vous, on est tous la plante verte de quelqu'un. Et là on arrive sur un sujet bien passionnant : la personnalité


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Qui suis-je, et toi, qui peux-tu être ?

 Vous savez, je crois que c'est la réponse à cette question qui me fait rester. Parce que c'est ce qui accroche le cœur après avoir attiré le regard. Je peux voir la plus belle personne du Monde, je la trouverai fascinante, mais si elle ne m'intéresse absolument pas dans la conversation, honnêtement, je vais m'ennuyer comme un rat mort. 

Je crois que je suis arrivée dans une phase de ma vie où dater des gens déjà, ça m'ennuie parce que je n'ai absolument pas le temps ou l'envie de le prendre. Et maman, si tu vois ça, pour être honnête avec cette communauté et toi-même, en réalité j'en n'ai pas daté des masses parce que les gens m'ennuient. Tu sais, ce moment où tu dis ça, les gens te regardent et te trouvent super condescendant.e. Mais c'est la réalité, parce que je trouve à la fois qu'on a une richesse humaine fascinante mais aussi des liens d'une pauvreté alarmante (parfois). Et j'aime pas vraiment m'ennuyer. Y'a qu'à voir, à l'école quand on s'ennuyait c'était pas la joie et là on n'écoutait plus rien. La vie avec les autres c'est pareil. J'ai conscience que ça peut être super prétentieux et méchant, j'adore rencontrer des gens et sur le coup ça matche direct parce que j'aime les relations humaines plus que tout. Mais j'avoue que je peux m'ennuyer assez vite. Ne vous inquiétez pas, ça arrive surtout en amour. D'où le fait que j'aborde la question des dates et du fait que j'ai une flemme aiguë de me déplacer. Excusez moi mais j'ai du mal à comprendre le fait de me déplacer, faire semblant de rire, payer pour finalement rentrer chez moi le lendemain plus pauvre pour avoir satisfait un besoin qui surviendra encore deux jours après. Là je vous parle surtout du concept de date où vous avez ça, dans la vraie vie quand tu rencontres quelqu'un bon c'est inattendu tu vois. Là tu te déplaces on purpose et parfois tu vas au bout des choses juste par principe alors que t'en fous. Et pourquoi partager ça après tout ? Parce que ça arrive que j'ai du mal à comprendre justement qui je suis. J'ai l'impression de faire partie de cette génération qui fait et réfléchit après, pourtant je ne m'y identifie pas toujours. Là quand je dis ça, on dirait déjà que je sais pas profiter et m'amuser, bien au contraire je le fais juste différemment. Il n'empêche que parfois je ne me sens pas à ma place parce que je vois les gens ne pas réfléchir, dater dès qu'il se passe quelque chose, et que moi, j'ai la flemme. La finalité de tout ça, c'est pas tant que c'est un problème. Mais c'est que j'ai du mal à trouver des gens qui me correspondent : non pas parce que je les juge, mais parce que je crois qu'on a tous un besoin social d'appartenance à un groupe qui nous ressemble et au sein duquel on se sent à sa place. 



Qui je suis ? 


Je crois que je suis celle qui s'est imposée de faire semblant parfois. Semblant d'avoir envie de faire des choses pour être mieux acceptée socialement, par peur du rejet aussi. Semblant de vivre normalement quand je n'étais pas d'accord et que je faisais comme si de rien  n'était. Semblant d'être au plus près de ce qu'on acceptait de moi pour ne pas qu'on me rejette, qu'on me quitte ou qu'on m'apprécie. Semblant d'être d'accord avec des propos tenus que je trouve inadmissibles. Semblant d'être la bonne amie qui doit se repentir parce qu'elle a mal agi alors que je suis un être humain. Semblant d'être lisse, au plus près de ce qu'on attendait de moi pour ne pas perdre mes amis. Semblant d'être convaincue que les choix de mes amis étaient aussi faits pour moi parce que j'avais peur de faire les miens. Semblant d'aller bien quand j'avais juste envie de m'écrouler de tristesse. Semblant d'être toujours cette fille drôle même quand je vais mal parce que j'amuse toujours la galerie. Semblant de m'excuser même quand pensais ce que j'avais dit, juste pour ne pas perdre mes amis. Semblant de m'excuser quand j'ai tenu des propos parce que j'étais hors de moi quand on m'a manqué de respect. Semblant d'être la petite fille bien sous tous les aspects parce que j'ai toujours été studieuse. Semblant que les critiques ne m'atteignaient pas alors qu'encore aujourd'hui des paroles que j'ai entendues en 6e résonnent dans ma tête. Semblant que les valeurs des autres étaient convaincantes alors qu'elles n'ont pas toujours été en adéquation avec les miennes. Semblant d'avoir une vie normale parfois, alors qu'elle n'avait pas grand chose de classique. Semblant que les choses ne m'atteignaient pas alors que j'étais brisée en mille morceaux. Semblant de répondre "ca va?" à cette question qu'on balance trop en l'air. Semblant d'aimer des gens par convenance.

Je vous le concède, personne ne m'a obligé. Mais on réagit tous différemment

Et je pense qu'on a tous des raisons d'être fatigué aujourd'hui, et qu'on peut apprendre l'empathie et arrêter de dévaluer la peine du voisin sous prétexte qu'il y a des choses plus graves sur la planète. Aujourd'hui, je décide aussi d'arrêter de faire semblant d'être d'accord avec toute la bienséance et la bien pensance  de la société. C'est le jour où tu comprends que t'as plus rien à perdre que tu t'en fiches de perdre qui que ce soit parce que tu n'avais plus grand chose quand ton moral était tombé au fond de la cuvette des chiottes. 

Je sais que je suis cette personne acharnée qui ne s'est jamais arrêtée en quatre ans de croire en ses rêves, qui a atteint son but. Qui pendant ces quatre années, a perdu successivement ses amis (avec et sans raison), qui a rebondi, qui n'en avait plus aucun qu'elle pouvait voir, dont le couple partait complètement à la dérive en même temps, dans un taff qui ne faisait que l'enfoncer psychologiquement. Et j'ai tenu bon, je suis là. J'ai tout recommencé à presque six-cent kilomètres de chez moi, donc honnêtement j'en ai plus rien à faire. Le relationnel est ce qui m'intéresse le plus dans la vie donc inévitablement ce qui me fait aussi le plus mal. Si les gens que j'ai croisés ont participé à ma construction, ils ne sont en rien la raison principale, chaque individu à lui seul, l'origine de qui je suis aujourd'hui. Ca, je me le dois bien


Aimez-vous, même quand vous vous perdez en chemin.


Marion

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Marion, 23 ans de questions, de conneries, je suis une encyclopédie de la bizarrerie parfois.
J'aime les lettres mais pas trop Balzac désolée, la photo et les gens (surtout quand ils savent se tenir). Je tiens ce blog pour partager avant tout ce qui se passe dans ma tête et mes quelques clichés.

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