Suis-je en train de passer à côté de ma vie?

Cela faisait un certain moment que je n'avais rien publié de bien conséquent sur mon blog, hormis le dernier article photo. En ce moment, je ressens fortement le besoin de m'exprimer mais je ne trouve pas nécessairement les mots pour le faire. Disons que l'inspiration se fait par coups d'éclat, et que si je ne m'assois pas dans les deux minutes qui suivent ça, je perds rapidement le fil. De nombreuses fois j'ai eu envie de vous rédiger des billets, mais j'ai lâché l'idée par peur d'être incomplète ou de ne pas trouver mes mots. Ces dernières semaines je n'ai pas trop eu le temps de m'asseoir devant mon écran pour vous partager un peu de ma vie dans laquelle vous pouvez parfois certainement vous retrouver. Mais enfin vous savez ce que c'est, encore une fois vous devez être dans  la même situation que moi: essayer de réussir votre vie (du moins une période de celle-ci), pour ça réussir à clôturer son année de licence en obtenant le fameux 10 au semestre (oui, il ne faut pas viser trop haut certaines fois), peut-être aller chercher un boulot pour éviter de manger le crépis des murs cet été. Je pense que je ne pouvais pas mieux amener le sujet que de cette manière-là puisque c'est justement de cela que j'ai envie/besoin de vous parler. 

En ce Samedi ensoleillé, exilée dans mon 20m², accompagnée de mes cernes sous les yeux parce que les voisins ont vécu une soirée plus mouvementée que moi hier soir, un peu de musique et l'esprit qui surchauffe. Comment mieux vous décrire le moment que de cette façon-là.... Je pense que vous me comprenez. J'ai appris à beaucoup relativiser, à me former des remarques qu'on a pu me faire par le passé et en sortir changée, peu importe le niveau. Parfois il suffit de petites choses pour construire un grand quelque chose. Même en faisant un constat mi-figue mi-raisin, je tire plus de positif à l'heure actuelle (peut-être grâce à ma bonne humeur du moment). Si je vous fais ce topo, c'est pour vous préparer à ce qui va suivre, et non pas vous dire qu'on vit dans le monde des Bisounours. Parfois on peut se plaindre mais relativiser quand même, et c'est exactement ce que j'aimerai que vous compreniez. Ne prenez pas que le négatif de ce que vous pourriez lire ici ou encore vivre tous les jours. Vous allez vous bouffer la vie sinon.
Allongée entre ma couette Ikea, sponsor officiel des étudiants, et mon drap housse d'une provenance inconnue, tout en fixant le plafond d'un blanc qui a fait son temps, je me posais pas mal de question. Et si j'étais en train de passer à côté de ma vie? Pourquoi me direz-vous? Tout simplement parce que, comme tout un chacun, j'ai des rêves à l'arrière de mon crâne mais que je ne sais pas ce qui m'empêche de les accomplir (non, non, je ne rêve pas de rencontrer des licornes, pas mon trip, désolée les hipsters). J'ai rencontré bon nombre de personnes qui ont vécu des moments extraordinaires, que j'envie beaucoup. La question qui me taraude principalement en ce moment, c'est surtout celle du voyage. Cela fait plusieurs mois que je remarque autour de moi une multitude de petites têtes qui parcourent des kilomètres et des kilomètres en direction de l'inconnu. Je me dis qu'au final j'aimerai bien être à leur place. Pourtant, j'ai le cul vissée sur ma chaise à l'heure où je vous parle. Alors j'aimerai me comprendre. Deux réponses possibles: soit je n'ai aucun culot soit je n'ai aucun culot. Oui ce sont les deux mêmes. En réalité je cherchais à ce qu'une des deux soit positive mais j'ai peiné et pensé qu'un doublon serait plus convenable. Au-delà  du fait que je n'ai aucun courage, et que j'ai profondément peur de tout lâcher pour plonger dans le noir, je pense qu'il y a un fond de sécurité qui prime dans mon comportement. Depuis le bide de notre adorable petite maman, on entend un discours bien rodé comme quoi le travail c'est la santé, que sans études on ne pourra pas devenir Madame ou Monsieur Untel. Alors nous, petits disciples dociles que nous sommes, nous suivons une voie qui a été tracé pour nous. Peu importe ce que vous choisissez de faire comme études, on emprunte tous le même chemin en définitive. Et pourtant, si on n'arrivait pas à se réaliser comme ça? S'il y avait une autre manière plus convenable pour certains de vivre une vie, surtout leur vie? J'ai beaucoup pesté contre le fait d'avoir le cul fixé sur une chaise toutes ces années, bien que je sois restée un bon soldat disons jusqu'au bac. Même la grande flemmarde que je suis a besoin d'évasion, et c'est aussi comme ça qu'on peut marquer une évolution dans notre personne. J'ai besoin de me bouger un coup et de voir d'autres cultures, une nature différente de celle que j'ai l'habitude de fréquenter. J'aimerai pouvoir pousser les générations qui me succéderont (les miennes surtout, parce qu'il y en aura j'espère) à elles aussi s'activer. La réussite c'est bien, mais sans réalisation personnelle elle ne vaudra rien. Après tout dépend de votre personnalité. Certains ne se réalisent qu'au travers des études, licence/master/doctorat et tout ce qui peut bien exister. Je peux les comprendre mais ça n'est pas ma conception de la vie. Je sais que je fais des études, pourquoi je les fais mais elles m'épuisent déjà, je n'ai aucune envie de faire un maximum d'efforts pour finir major de ma promo ou je ne sais quoi. Je connais ma valeur et arriver à boucler mon cycle universitaire serait déjà une bonne chose, alors avoir 15 à ma licence ça me passe au-dessus de la tête. Être épicurienne fait partie de mes caractéristiques, c'est quelque chose de fondamental dans mon éducation que tout mon entourage m'a transmis. Mon grand-père adorait la vie, même s'il râlait beaucoup (coucou, comme moi), il riait énormément et profitait de tout ce dont il pouvait. Je ne dirais pas que c'est héréditaire mais en tout cas, si ça n'est pas par les gènes, il y a bel et bien un héritage familial. Plus je réfléchis et plus je constate que le fait de bouger est ancré dans mon histoire, mes grands-parents paternels ont toujours beaucoup voyagé (d'où cette soif en moi aussi), mon père m'appelle parfois en me disant qu'il part bientôt dans tel ou tel pays (prochainement en Ecosse d'ailleurs). J'ai réellement envie de partir, de me bouger, j'en suis curieuse, j'ai soif d'apprendre des nouvelles choses, de vivre à un rythme dont je ne connais rien, de découvrir des choses sur des personnes que je ne reverrai sûrement jamais, de me découvrir aussi. J'envisage le voyage comme un enrichissement personnel, on apprend beaucoup de soi et on se rencontre autrement. "Je est un autre" comme aurait dit Rimbaud, et il n'avait pas tout à fait tort. Je pense que vous comprenez pourquoi j'en ai marre d'être vissée sur ma chaise en bois maintenant. 
Je pars du principe que je ne ferais jamais toute ma vie la même chose. Je vise le CRPE, je ne sais même plus si ce sont les bonnes abréviations, mille excuses. Enfin, pas de détour de péteux, j'aimerai beaucoup devenir instit'. J'aime les enfants, ils me le rendent bien je crois (sauf quand ils me vomissent dessus). Je suis en train d'essayer d'obtenir ma licence en vue d'aller direction le concours. Pourtant je sais pertinemment que jamais je ne ferais ça toute ma vie. En conclusion, je me bats pour cinq ans dans le but d'avoir un boulot que je vais larguer. Ca arrive qu'on me dise que je suis paradoxale. J'ai envie de vivre beaucoup de choses et de ne pas rester axée sur une seule et même chose pendant toute la durée de mon existence. Je veux essayer plein de choses (ne t'inquiète pas Maman, je parle juste du travail), voir ce qui me conviendra le mieux. Par exemple, si je suis en train de faire mes études et qu'à l'arrivée je me rends compte que ce métier ne me plaît en aucun cas, la situation s'avérera un peu compliquée. Et puis dans le fond, je ne veux pas faire que ça. Je ne peux même pas dire en toute certitude que je veux exercer ce métier là. C'est le système éducatif qui nous met dans une position délicate: dans l'urgence, il faut savoir ce que nous sommes censés faire durant tout le reste de notre vie. C'est complètement bidon. C'est comme ça qu'on crée le sentiment d'échec et de culpabilité chez les étudiants. J'ai beaucoup d'amis qui se sont trompés de voie ou qui n'ont pas encore trouvé la leur (moi-même je continue, seul Dieu sait pourquoi) et qui ne s'en sentent que plus mal. Personnellement, je ne crois pas qu'une ou deux années passées en fac à ne pas trouver notre place soi(en)t perdue(s). C'est justement moins de possibilités à envisager pour l'avenir. Je suis actuellement en deuxième année de Lettres Modernes, j'irais en troisième si ça marche, pourtant je ne veux pas dédier ma vie à Proust, Hugo, aux poètes maudits ou je ne sais quoi. Jamais de la vie, même si la recherche doit être un domaine d'études fascinant. Si je pouvais je deviendrais instit mais aussi criminologue, archéologue, je bosserai dans la Comm', je serais journaliste, les affaires, dans des magasins de prêt-à-porter, et la liste n'est pas terminée. Il va déjà falloir que je mène de front le premier choix, vu que je m'y suis dédiée en partant dans ma filière. Mais la vie est  tellement faite d'une infinité de possibilités qu'il est presque impossible de savoir si on passe à côté de sa voie. Je crois que la mienne c'est de ne pas en avoir.  Certains sentent être faits pour être avocats dès qu'ils rentrent dans le cercle scolaire. Ca n'est pas mon cas, et je pense qu'on est beaucoup plus à être des électrons libres (je n'établis aucune préférence, attention). 
Immense atome constitué d'une infinité de plus petits atomes, je vogue du coup et je profite de ce que je peux pendant qu'il en est encore temps. Peu importe ce que je serais amenée à faire, j'en profiterai à 100%, et j'ai la chance d'avoir des parents conciliants qui me pousseront toujours dans mes décisions (y'a des limites à tout).

Mais je sais qu'un jour je me trouverai, je me réaliserai et ce jour-là je serais heureuse pour le restant de mon existence.

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Bisous et merci d'avoir lu ce gros pâté,
Marion

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Marion, 23 ans de questions, de conneries, je suis une encyclopédie de la bizarrerie parfois.
J'aime les lettres mais pas trop Balzac désolée, la photo et les gens (surtout quand ils savent se tenir). Je tiens ce blog pour partager avant tout ce qui se passe dans ma tête et mes quelques clichés.

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