"La confiance peut être synonyme de croyance, de certitude ou au contraire d’abandon. Que l’on manque de confiance en soi ou que l’on souhaite apprendre à faire confiance à l’autre pour nouer une relation d’intimité et de sincérité, l’assurance est primordiale ; et quand on peine à se remettre d’une trahison, il est difficile de se débarrasser de sa méfiance" Evene

Comme souvent dans ma tête, aujourd'hui c'est encore le bordel. A peu près tous les jours, des milliers de questions se bousculent dans mon crâne, un thème s'impose comme une sorte de mot-clé. A partir de là, de nombreuses interrogations s'élèvent un peu partout comme un brouhaha incessant dans le hall de mes pensées. Vous savez, ce moment où vous allez prendre votre douche, n'est-ce pas le passage obligé où vos petites méninges se mettent en action, ou dirais-je même se déchaînent? Parce que c'est le cas pour moi. J'ai la nette impression qu'en me mettant en route vers cet endroit -aussi insignifiant soit-il-, il m'apparaît tout le temps essentiel de me demander dans quel sens va ma vie. C'est comme si l'appel du point d'eau signifiait aussi l'entrée dans le casse-tête des questions existentielles. Vous le savez probablement déjà, mais j'aime beaucoup parler pour ne rien dire, j'ai tendance à pas mal creuser les éléments, les situations qui n'ont pas forcément lieu de l'être. Je pense beaucoup, parfois jusqu'à l'épuisement. Je crois d'ailleurs que nous sommes pas mal dans ce cas, alors sûrement que vous pourrez débattre avec moi du sujet qui sera le nôtre dans ce billet (si vous le souhaitez!).
J'aimerai aborder le sujet de la confiance dans sa généralité. En fait, c'est une question épineuse puisque c'est un élément abstrait à prendre avec des pincettes mais qui fonde néanmoins nos relations quotidiennes. Je suppose que nous sommes tous obligés d'en passer par elle afin de construire quelque chose avec quelqu'un, peu importe la personne ou encore la relation que vous avez envie de construire avec la susdite personne. Pour moi, elle est le ciment, si ce n'est les fondations, de la bâtisse (cf la relation) que vous êtes en train de construire. Malgré cela, bien souvent elle s'installe petit-à-petit entre deux êtres. Parfois l'un la donne trop vite alors que l'autre n'est pas prêt à la recevoir en ses mains, encore moins à confier la sienne. C'est un peu comme le plus beau des verres en cristal qu'il faudrait manipuler avec la plus grande délicatesse, un de ces verres en cristal de Baccarat. Vous vous sentez alors comme un serveur débutant en plein essai pour un futur boulot essentiel à sa vie. La chose entre vos mains est précieuse et si vous la faites voltiger, elle se brisera en mille morceaux. Je suis désolée si je vous perds, mais j'utilise énormément de métaphores au quotidien, ça peut devenir très vite lassant mais c'est une des façons de parler que j'emploie beaucoup!
Ce service en cristal de luxe, le mien en tout cas, je crois que je l'ai trop souvent maltraité. Je l'ai souvent offert à un panel de gens qui ne le méritait pas, la période d'essai s'est finie et on m'a rendu mon service en morceaux. Mais que voulez-vous, vous ne pouvez jamais savoir avant d'avoir essayé. Je suis partisane du 'on le fait et on verra après', même si j'essaye d'être réfléchie dans les choix que j'effectue. Quand je regarde en arrière, je me dis que j'ai donné ma confiance bien trop vite. Comme je l'ai déjà mentionné auparavant dans certains articles, je vois généralement le bon chez autrui et je ne me pose que très rarement la question fatidique: quels sont les vices cachés d'une personne qui ne se montre qu'angélique avec moi? Cependant, notons que cette interrogation est toujours vaine puisque vous le saurez bien assez tôt. Après avoir expérimenté mes quelques déceptions (et il y en aura d'autres je le sais), j'ai bien reposé les pieds sur terre et je réalise beaucoup mieux aujourd'hui que les gens ont deux faces (sans mauvais cliché manichéen), et qu'ils sont très habilement capables de vous montrer celle qu'ils désirent mettre en avant pendant nombre de jours, mois ou années. C'est ce qu'on appelle la déception, on se casse la gueule, on se prend l'orteil dans le coin du meuble. Alors on reste perplexe. Puis on se dit qu'on ne nous y reprendra pas deux fois. Mais on recommence sans arrêt à faire confiance, à se donner sans limites. Etant de nature à confier facilement un des éléments les plus fragiles (ici la confiance), je me questionne parfois sur la capacité de résistance qu'ont certains à donner la leur. Nous allons donc déboucher sur un premier point.

Comment faire quand je n'arrive plus à donner ma confiance?

Je ne souhaite pas faire ma psychologue de comptoir (après avoir fait la psychanalyse deux articles plus tôt, n'est-ce pas?), mais je crois qu'il est intéressant d'avoir plusieurs points de vue. Pour moi, quelqu'un qui n'arrive pas à se débloquer est quelqu'un qui a été déçu. Bouh, le grand méchant cliché! Et pourtant. Certains mettent en place tout un mécanisme défensif qui consiste en un slogan: "J'ai été déçu une fois alors je ne donne plus rien!". La belle connerie de l'Homme. Vous croyez vraiment que parce qu'un chien vous a mordu une fois, tous les labradors du Monde vont vous dévorer tout crû? Vous croyez que parce qu'une blonde que vous avez dragué une fois au bar vous a remballé, toutes les blondes de la Terre vous renieront? Ah, tout de suite on se sent un peu con, non? Ou alors on se dit que la fille qui écrit ce billet est un peu con de comparer des situations ridicules à une question bien plus essentielle. J'étais obligée d'utiliser le comparatif ici, parce que je crois que c'est à peu près la même chose, bien que les situations soient différentes. Si vous avez été déçu(e) en amour, bien que ça fasse mal, je ne crois pas qu'il soit utile de s'étendre longtemps sur la question. Vos potes vous rassureront d'un: "Ecoute, ça fait trois mois que je te dis que c'est un/e connard/connasse. Tu vois, j'avais pas raison?". Vous pleurerez un bon coup, ou si vous n'êtes pas de ceux-là, vous éclaterez probablement de rire en cachant une peine immense que vous noierez probablement dans les shooters qui videront votre compte en banque. C'est quand même plus sympa qu'une thérapie, puis avouons-le, même si on le paie au sens figuré le lendemain, sur le moment ça détend pas mal.
Le jour suivant la grosse teuf post dépression à cause de l'enfoiré/e de service, vous allez vous sentir encore une fois déprimé/e et évidemment vous dire que plus jamais vous ne ferez confiance blablabla. C'est quelque chose que je n'ai jamais dit me semble t-il, même s'il est possible que je l'ai déjà pensé très fort. Pour moi, donner sa confiance est quelque chose de beau et de fort, et peu importe le torrent de déceptions qui peut vous déferler sur le coin de la tronche après, je n'arrêterai pas. Pour rien au Monde.
Je pense qu'au fond, si vous n'arrivez pas à donner votre confiance, cela peut également venir de vous. Si vous n'avez pas confiance en vous, avoir confiance en quelqu'un d'autre peut s'avérer franchement ardu. Même si mon niveau de self-esteem n'a jamais été vraiment au top, je n'ai pas eu de mal à me donner aux autres et à m'ouvrir, je suppose qu'il en va différemment pour tout le monde. La confiance est quelque chose de gros, et même avec toute la volonté du Monde, on ne peut la donner comme on offre les cadeaux de Noël. Il s'agit là de faire un travail sur soi, peu importe le temps que cela doit prendre. Des déceptions j'en ai eu, j'en vois tout autour de moi, mes amis se confient à moi. Il en va de toutes sortes de choses, d'éléments perturbateurs, de situations diverses. On s'est tous donnés trop vite à une période précise. La meilleure manière de pouvoir à nouveau emballer ce beau cadeau est d'apprendre à pardonner et à passer l'éponge (sans toutefois oublier l'objet de la désillusion). Si vraiment vous êtes au bout de votre vie toutefois, pensez à consulter rapidement quand même. Avec le temps et les déceptions qui s'entassent comme des couches de neige en plein milieu de l'Alaska, on apprend à s'endurcir. On continue à rencontrer des tas de gens qui changeront (ou pas) notre vie, qui nous feront un peu changer aussi. On apprendra tout autant à faire le tri entre les vrais amis et ceux qui ne resteront pas bien longtemps dans le tourbillon de notre existence. C'est un peu l'école de la vie, et vous n'avez pas fini de cravacher jusqu'à l'examen final.
La maturité et l'expérience venant, même si les conneries ne sont pas finies, on se rend mieux compte à qui nous pouvons accorder notre confiance ou non. Puis parfois, on rencontre quelqu'un et on met le temps. Sans le vouloir, sans désirer brusquer les choses, on est lent, on est mou et on n'a pas franchement envie de tout gâcher. Peut-être est-ce une réaction naturelle de notre mental qui se dit qu'il n'a pas envie de précipiter les événements cette fois-ci. Dans mes nouvelles relations, le temps se prend et ne se vole pas, j'ai remarqué que je mettais plus de temps à accorder ma confiance. Je ne sais pas si ce que j'ai vécu ces derniers temps a fait que je me méfie plus, mais en tout cas je vois les faits différemment. En fait, j'ai l'impression de mettre du temps parce que ça devient important. Je ne veux pas me précipiter dans les méandres de la déception, alors je ne me précipite plus. Si on me lâche maintenant, je n'aurais pas accordé ma confiance à qui n'avait nullement prévu de rester. Et ainsi, je crois que ça me force à ne pas être dégoûtée, et en prenant mon temps, j'assure une relation plus solide.
Et si la vie n'était en fait qu'une grande équation? 

Bisous, 
Marion

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A propos

Marion, 23 ans de questions, de conneries, je suis une encyclopédie de la bizarrerie parfois.
J'aime les lettres mais pas trop Balzac désolée, la photo et les gens (surtout quand ils savent se tenir). Je tiens ce blog pour partager avant tout ce qui se passe dans ma tête et mes quelques clichés.

Bonne visite sur ce joyeux bordel (oui je suis un peu grossière).

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