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Slut-shaming
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Le slut-shaming
Qu'est-ce que c'est?
"Le slut-shaming est un concept proposé à l'origine par les féministes canadiennes et américaines. Cette expression, traduisible en français par « intimidation (ou humiliation) des salopes » ou « couvrir de honte les salopes », regroupe un ensemble d'attitudes individuelles ou collectives, agressives envers les femmes dont le comportement sexuel serait jugé « hors-norme ». Le slut-shaming consiste donc à stigmatiser, culpabiliser ou disqualifier toute femme dont l'attitude ou l'aspect physique seraient jugés provocants ou trop ouvertement sexuels, qui cherche à se faire avorter, ou qui a été violée. Même des symboliques n'ayant a priori pas de lien avec la sexualité peuvent mener à la stigmatisation (argent, voiture, pouvoir) et au slut-shaming." Wikipédia
Pourquoi j'en parle?
En pianotant sur mon clavier virtuel ou encore sur de vraies touches lorsque je vogue de mon téléphone à mon ordinateur, j'ai souvent remarqué des comportements choquants, ou encore des propos inappropriés (selon moi). Partisane de la liberté d'expression, j'estime qu'il faut laisser parler tout le monde, mais dans la limite du respect d'autrui. Bien sûr, on peut octroyer bien généreusement le droit de s'exprimer aux cons. J'utilise en toute connaissance de cause ce terme-ci et pas un autre, parce que c'est celui que j'ai envie d'apposer sur le front de quiconque se croit autorisé à juger autrui à cause de ses actes ou de son comportement, quel qu'il soit et quoi que cela concerne. J'ai moi-même beaucoup trop fait l'erreur de parler à tort et à travers de nombreuses fois dans ma vie, chose que je regrette. Cependant, l'heure n'est pas à l'excuse et au pardon, mais bel et bien à la prise de conscience collective. J'ai eu ce déclic il y a un petit moment, en grandissant, on intègre beaucoup mieux certains éléments qui étaient susceptibles de nous échapper auparavant. D'ailleurs, je n'aurais probablement jamais rendu public cet article dans le passé, parce qu'il affirme bien trop ma manière de penser et mon positionnement face à un sujet plus que jamais d'actualité. J'aurais eu trop peu de force de caractère pour le faire, n'assumant carrément pas ma pensée car ayant peur de me faire juger sur mes idées. Mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui je regarde beaucoup moins chez le voisin mais je me regarde bien plus le nombril en ce qui concerne tout cela. Je n'ai plus peur de m'exprimer et de me battre franchement pour mes idéaux que je défends coûte que coûte. Je ne dis pas que je lutte pour la vérité ou la justice, mais je le fais pour ce qui me semble en valoir la peine. Certes, je ne suis pas engagée dans des associations ou que sais-je, mais une voix a bien des manières de se faire entendre dans ce bas-monde, surtout si elle s'associe à des centaines d'autres. C'est notamment pour cette raison que l'internet est formidable, et aussi pour celle-ci qu'on a crée les pétitions (online).
Etant une grande fan des réseaux sociaux, comme la plupart des membres de la génération Y (je crois que c'est bien cette lettre qu'ont employée les sociologues, j'allais écrire les socialistes, je crois qu'il va falloir que je dorme), je vois des aberrations plus grosses qu'un troupeau d'éléphants. Facebook est le repère des défenseurs de choses en tout genres, il y a les fans de musique qui postent dix mille liens via Youtube par jour, y'a les amoureux des animaux, ceux qui partagent toutes les vidéos de BuzzFeed/Codes de filles ou que sais-je, les fans de Topito, ceux qui laissent traîner ça et là leur vie de rêve et de voyages, les politiciens en herbe... Enfin bref, tout cela pour dire qu'on a un peuple assez dense de penseurs qui essaient de cohabiter dans un micro-système virtuel. Généralement, ça fonctionne plutôt bien (sauf quand t'as toujours un contestataire des articles de Topito, genre 'mais on s'en fout de sa vie à lui'. Y'en a vraiment toujours un qui veut casser les nouilles sur cette page pour faire le buzz du meilleur commentaire liké. Soit, si ça lui rend la vie plus belle).
La population sédentaire de Facebook vit presque en harmonie, du moins le conflit n'est jamais trop sanglant et y'aura toujours un arbitre qui arrivera à temps pour tempérer le conflit. C'est un peu le mec qui impose le respect et qui fait de la psychologie inversée pour faire croire que tout le monde a raison.
Là où tout ça se complique, c'est quand on commence à aller vers des réseaux plus libres. Sur Facebook, tu ne vas pas passer ta vie à poster des statuts, sinon tu passes pour la personne chelou un peu no-life. L'avantage avec Twitter, par contre, c'est que tu peux dire tout et n'importe quoi. A l'origine, tu débarques un peu paumé sur la plateforme, tu comprends pas trop ce que t'es sensé faire là-dessus. Puis vient le moment où t'es à l'aise et que tu racontes beaucoup trop de choses. Certains, malheureusement, ne se limitent pas à raconter le type de gâteau qu'ils ont bouffé à la cantine ou encore le dernier polar qu'ils ont lu. T'as des acharnés qui racontent leurs vies mais qui s'énervent parfois, comme s'ils avaient passé une journée de merde et qu'ils étaient obligés de partager leurs idées de merde avec nous. Sur Twitter, tout le monde affiche librement son opinion sans trop se demander ce qu'il peut lui en coûter, alors que sur Facebook on applique quelque peu un filtre de pensée. Donc c'est ainsi qu'on se retrouve avec des racistes (peu importe la couleur de peau, parce qu'il existe un 'racisme anti blanc', just sayin'), des défenseurs politiques de tous bords, les vegans endurcis qui affichent toutes les photos les plus glauques des abattoirs pour te dire que t'es un monstre de bouffer un steak-frites, ceux qui pleurent en voyant le réchauffement climatique (amis des vegans, mais ils ont pas tort quand même. Les écolos, pas les vegans).
Bien des choses dans les idées de ces groupes-ci me gênent, mais ils ne restent pas non plus très agressifs. Ces derniers temps, et surtout derniers mois, je suis tombée sur pas mal de comptes tout à fait intéressants défendant beaucoup les femmes et leurs libertés, que ce soit sexuelle, d'expression ou dans la société en générale. Je ne me considère pas proche des féministes extrêmes qui disent que pour être femme il faut arrêter de se raser parce que c'est naturel de conserver ses poils entre autres (je n'irai pas jusque-là , non non...). Je ne suis pas d'accord non plus pour dire que la femme doit être supérieure à l'homme. Je pense qu'il faut pouvoir s'exprimer mais employer les mots adaptés si on désire être compris et entendus. La femme doit être l'égale de l'homme, tout simplement. C'est tellement facile à dire mais tellement plus compliqué à mettre en place. Ca en est presque hallucinant. Non, ça ne l'est pas presque. Ca l'est réellement en fait. Je ne comprends pas comment, en 2015, on puisse encore être autant arriérés dans notre manière de considérer la femme. Tiens, d'ailleurs, puisque ça tombe sous le sens de ce que je suis en train d'écrire, prenons les magnifiques idées de Marion Maréchal Le Pen ou le FN, peu importe. Une femme -oui, elle même!- souhaite supprimer les plannings familiaux, puis pourquoi pas supprimer l'avortement (merci Simone) et tous les droits qu'on a mis tant de temps à acquérir en tant que porteuses d'ovaires? Soyons fous, retournons cinquante ans en arrière pendant qu'on y est. Un pas en avant, dix pas en arrière. C'est aberrant.
Le slut-shaming, que je vous ai défini plus haut à l'aide de notre très adoré Wikipédia, est un sujet d'actualité. C'est un terme fort désignant toute personne qui s'évertue à rabaisser une femme selon ses pratiques (sexuelles ou non, bref, son désir d'être une femme, d'être considérée en tant que tel et pouvoir jouir des mêmes droits que les hommes). Je vous parlais justement des réseaux sociaux quelques lignes plus haut, j'ai en ma possession un bel exemple de slut-shaming qui devrait vous piquer les mirettes, à moins que vous ne compreniez mal le concept ou que vous ne soyez tout simplement pas d'accord avec ce que j'avance.
Voyez la magnificence et la pertinence de cette pensée qui prouvent que la personne ira très loin, du moins si elle change un poil d'état d'esprit. Puis, précisons-le à titre indicatif, cette remarque même provient d'une jeune femme qui deviendra à son tour une femme accomplie (on le lui souhaite quand même, on n'est pas mesquins à ce point, n'est-ce pas?). Parce que oui, le slut-shaming vient bien souvent des femmes elles-mêmes et non pas en grande majorité du sexe masculin comme on pourrait le croire. Comme on l'a toujours dit, les filles entre elles ne sont pas toujours très correctes et adorent se tirer dans les pattes, se "crêper le chignon" en gros. Malheureusement, quand je vois ce genre de remarques, j'aimerai encore une fois avoir des boules (et c'est pas la première fois que j'écris ça, je pense que je vais penser à une opération). En reprenant tout à fait avec le droit qui est le nôtre, si on assume de fréquenter différents garçons à des moments différés de notre vie, nous sommes des putes. Mais en fait, la question serait la suivante: où est passée notre liberté, belle notion visant à nous rendre la vie bien plus facile et à éviter qu'on nous juge? Elle a crevé je crois.
Une femme a le droit de s'assumer, de fréquenter autant d'hommes qu'elle le désire, autant de fois qu'elle le veut, de voir des inconnus, des amis, d'avoir des sex-friends, de ne pas en avoir, de coucher le premier soir, de ne pas le faire si c'est pas son genre, de le faire avec un ami, de le faire avec une fille, si elle veut même le faire avec les deux c'est SON problème, PAS le VOTRE. La sexualité est personnelle, alors à moins que vous ne soyez dans un groupe de parole ou que vous ne fassiez partie de la sexualité même de la personne en question, qu'elle soit masculine ou féminine, bouclez-là. Y'en a marre d'entendre des nanas se faire traiter de pute sous prétexte qu'elles entendent mener la vie qui leur convient, sous prétexte qu'elles ont couché avec nombre de garçons. Le sexe altère t-il en quoi que ce soit les neurones, la perception, la personnalité, les fondements de quelqu'un? Est-ce que la sexualité de vos potes influe sur votre vie (à moins que vous n'en fassiez partie)? Je mets ma main au feu que vous seriez prêts à répondre non à cette question. Donc laissez chacun mener sa petite vie comme il le désire. Si votre meilleure pote est nymphomane, eh bien tant mieux pour elle si elle s'épanouit comme ça. Plus le temps passe et plus je deviens tolérante sur bien des points (ce qui ne veut pas dire que je cautionne absolument tout, il ne faut pas se méprendre).
Je suis entourée d'individus tous plus différents que les autres, que j'adore tous. Mes potes sont arabes, africains, européens, blancs, beurs, métisses, gays, bi, lesbiennes, religieux. J'en ai rien à faire, ce sont mes amis et je les aimerai quoi qu'il arrive. Le seul truc qui m'emmerde pas mal chez eux, c'est qu'ils sont complètement cons. Mais jamais j'arrêterai de les aimer parce qu'ils sont différents de moi. Je les prends tels qu'ils sont et eux font pareil avec moi. C'est comme ça que la vie marche, on échange, parfois on n'est pas d'accord et entre potes on se tape dessus puis ça passe. Mais jamais on ne s'exclura l'un l'autre parce qu'on apprendra que machin a embrassé une fille ou un mec et qu'il est sensé embrasser l'inverse, ou que unetelle a mis une jupe trop courte. Ca marche pas comme ça la vie.
Et il devrait en aller de même dans le quotidien. S'accepter est un des fondements. Apprendre à vivre en communauté et maintenir une certaine paix c'est aussi dire amen à tout ce qui nous ressemble pas, ou dire non avec intelligence.
Je terminerai par un aparté sur la femme en général, cette créature vicieuse!
Pour en revenir au thème de l'égalité, je tenais à dire qu'une femme n'est pas semblable à une fleur de pissenlit. La femme est un roc au même titre qu'un homme. Bien que ne pouvant pas ressentir les événements comme un homme, je m'avancerai pourtant jusqu'à dire que la femme peut même parfois en supporter bien plus qu'eux. En sous-estimant la capacité de résistance féminine, c'est vous que vous mettez en danger. Notre revanche sera terrible. Et ce jour-là, nous vous prouverons que nous aussi on peut avoir des couilles. La femme peut être tatouée, brillante, être mécano, plombier, pompier, électricien, doctorante, au même titre qu'un homme peut-être maïeuticien, caissier, serveur, esthéticien, coiffeur. La femme peut être tatouée sans être un bonhomme ni une pute (cf les clichés vieille France), une femme peut jurer autant qu'un homme, être aussi intelligente que lui, peut faire du sport, développer ses muscles si elle le veut, peut monter ses courses toute seule chez elle sans avoir peur de se casser un ongle. Une femme peut faire plein de choses dont vous ne la croyez pas capable. Et c'est là votre défaut de la sous-estimer, car vous êtes tous les jours surpris de sa capacité à réaliser de nouvelles choses en la croyant incapable d'accomplir ce que vous accomplissez.
Méditez,
Marion.
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